Caucase : une mosaïque de conflits interminables ?

Source : Dimitar Dilkoff, AFP
Source : Dimitar Dilkoff, AFP

La région du Caucase, nous l’avons vu dans le premier volet de cette trilogie[1], est une mosaïque culturelle, religieuse et ethnique qui fait l’objet des nombreuses convoitises des puissances qui l’entourent. Mais cette région du monde se distingue également par la diversité des conflits qui déchirent ses territoires du Caucase Nord et Sud.

Ainsi, le but de ce deuxième volet est de retracer les conflits de la région ainsi que les différentes parties prenantes de ces dits conflits pour approfondir notre compréhension de cette région stratégique et complexe qu’est le Caucase.

Conflit au Caucase Nord : le cas de la Tchétchénie

Carte des républiques et des kraïs du Caucase Nord russe
Carte des républiques et des kraïs du Caucase Nord russe
  • Quelle identité tchétchène ?

L’identité tchétchène repose d’abord sur une résistance permanente aux agressions extérieures qui lui vient de son histoire. En effet, le territoire de l’actuelle Tchétchénie a été occupé par les peuples Scythes et Sarmates dans l’Antiquité (les Dourdzouks, ancêtres probables des peuples tchétchènes et ingouches ont combattu en vain les Sarmates), puis aux Ve et VIe siècles, les peuples du Caucase Nord ont pris part aux guerres contre l’Empire romain oriental que la Perse menait. Au début du Moyen Age, l’Alanie (une union multilingue des peuples nomades et sédentaires) se forma sur le territoire actuel de la Tchétchénie, mais au XIIIe siècle, le territoire fut envahi et ravagé par les Tatars-Mongols, à la suite de quoi se forma l’État musulman de Simsim, qui fut anéanti en 1395 par Tamerlan. A partir du XVIe siècle s’installe la domination russe, avec l’installation des Cosaques sur les territoires bordant les rivières Terek et Sounja, soit le territoire tchétchène actuel. En 1922, la région autonome de Tchétchénie-Ingouchie est créée, puis en 1936, la république socialiste soviétique autonome (RSSA) de Tchétchénie-Ingouchie est créée. En 1942-1943, la république autonome est occupée par l’Allemagne nazie, et en 1944, Staline fait déporter la population en masse au Kazakhstan pour avoir collaboré avec l’ennemi. En 1957, à l’initiative de Khrouchtchev et de sa politique de « déstalinisation », la RSSA de Tchétchénie-Ingouchie est restaurée, mais en 1992, l’Ingouchie se sépare de la république tchétchène d’Itchkérie qui s’oppose au centre fédéral de Moscou et refuse d’être intégrée à la Fédération de Russie. Enfin, il est important de noter que le peuple tchétchène est aussi caractérisé par son identité religieuse : l’islam sunnite d’obédience soufie.

Le conflit tchétchène s’inscrit donc dans la longueur et est marqué par deux guerres russo-tchétchènes particulièrement meurtrières : la première s’étant déroulée de 1994 à 1996, la deuxième de 1999 à 2000, à la suite de quoi, une opération russe « anti-terroriste » a pris le relais depuis 2001[2].

  • La première guerre russo-tchétchène

La première guerre entre la Russie et la Tchétchénie prend ses racines avant l’effondrement de l’URSS, le 5 septembre 1991, avec le coup d’état de Djokhar Doudaïev qui prit le pouvoir en Tchétchénie et la déclaration unilatérale d’indépendance de la république tchétchène d’Itchkérie fut proclamée le 2 novembre 1991 (elle sera uniquement reconnue par la Géorgie). Le président Doudaïev va se faire le porteur des revendications nationalistes tchétchènes et va entretenir des relations diplomatiques avec la Géorgie notamment. Entre 1991 et 1993, les populations « non-tchétchènes » fuient le territoire (plus de 310 000 russes et juifs partent en exode), le gouvernement de Boris Eltsine, qui refuse de reconnaître l’indépendance de la république tchétchène d’Itchkérie, n’emploie pas pour autant la force et laisse faire pendant ces deux années. En 1993, la république tchétchène d’Itchkérie réaffirme son « indépendance totale », et le président Doudaïev dissout le Parlement en réponse au vote de confiance qui avait été organisé. Enfin, le premier décembre 1994, les forces russes lancent une offensive contre Grozny. La première guerre fera 80 000 victimes civiles et 100 000 déplacés.

En s’engageant dans cette guerre, Moscou s’attendait à une guerre rapide, mais les troupes russes ont eu à faire face à une résistance féroce de la part des troupes tchétchènes, et, en dépit de plus de 20 000 hommes russes engagés dans cette guerre, Moscou accepte en août 1996 l’accord de paix de Khassaviourt qui conclut à un statu quo laissant à la Tchétchénie une auto-gouvernance de facto en échange d’une promesse du report des pourparlers sur l’indépendance. Néanmoins, le statut du territoire restera « gelé » pendant cinq ans.

  • L’entre-deux guerres

En 1997, malgré l’élection d’Aslan Mashkadov (Général de division vétéran de la première guerre russo-tchétchène et ayant participé aux pourparlers de paix à Grozny en 1996) comme président de la république tchétchène d’Itchkérie et la signature d’un accord de paix avec Boris Eltsine[3], la brigade islamiste de Chamil Bassaïev (des extrémistes islamistes se réclamant du wahhabisme) ne cesse de monter en puissance, jusqu’aux attaques faites au Daghestan, à Moscou et à Saint Pétersbourg en août-septembre1999, qui seront, bien que condamnés par Mashkadov, les déclencheurs de la seconde guerre entre la Russie et la Tchétchénie.

  • La deuxième guerre russo-tchétchène

Le 9 août 1999, le Premier Ministre russe de l’époque Sergueï Stepachine est limogé et Vladimir Poutine est nommé à sa place en tant que chef du gouvernement par intérim. Le 6 septembre 1999, l’aviation russe bombarde pour la première fois Grozny. Le premier octobre, Vladimir Poutine déclare que la Russie ne reconnaît plus le président Mashkadov et les troupes russes entrent sur le territoire tchétchène. Le 5 octobre 1999, Mashkadov déclare la Loi martiale[4].

Le 31 décembre 1999, Boris Eltsine démissionne et Vladimir Poutine est nommé président par intérim[5], le 6 février 2000, les russes reprennent Grozny et 400 000 tchétchènes s’enfuient au Daghestan et en Ingouchie. Le 14 juin 2000, le muphti Akhmad Kadyrov est nommé par les autorités russes comme chef de l’exécutif tchétchène (il sera tué dans une explosion de bombe à Grozny le 9 mai 2004 pendant les célébrations de la victoire sur l’Allemagne nazie, la présidence par intérim sera assurée par le Premier Ministre Abramov), Mashkadov devient alors président séparatiste d’Itchkérie.

En 2001, le Président Poutine se rallie à la « lutte contre le terrorisme international » au regard de la menace terroriste tchétchène. En janvier 2002, l’État-major russe affirme avoir remporté la victoire en Tchétchénie, mais la guérilla subsiste et de nombreuses attaques persistent, notamment la prise d’otages par un groupe de rebelles tchétchènes des 23-26 octobre 2002 dans un théâtre de la capitale qui se soldera par l’assaut des forces spéciales russes qui tueront tous les membres du commando tchétchène ainsi que de nombreux otages, ou encore la prise d’otages dans une école de Beslan (Ossétie du Nord) le 1er septembre 2004 qui a fait un total de 338 victimes dont la majorité étaient des enfants et les 26 preneurs d’otages. En juillet 2006, Chamil Bassaïev, le leader des extrémistes islamistes tchétchènes est éliminé, et en février 2007, Vladimir Poutine nomme Ramzan Kadyrov (Premier Ministre tchétchène et fils d’Akhmad Kadyrov) président de la République tchétchène.

On l’aura compris, la deuxième guerre de Tchétchénie n’est pas finie, que l’on la qualifie de guérilla, d’opération « anti-terroriste » ou encore d’attaques contre les forces russes, la région du Caucase Nord est particulièrement instable, le Daghestan voisin en est devenu l’une des régions les plus instables de la Fédération de Russie, composée de 32 ethnies différentes et qualifiée de « poudrière »[6].

La politique russe au Caucase Nord, bien qu’autoritaire (le président russe nomme l’exécutif tchétchène depuis 2000) et meurtrière, ne semble pas révolter la communauté internationale, bien souvent critiquée par les ONG pour son manque de réaction face à la situation en Tchétchénie. Néanmoins, lors des JO de Sotchi de 2014, la politique russe au Caucase est revenue sur le devant de la scène. Dans un premier temps, ces JO se sont déroulés 150 ans après la victoire russe lors de la bataille de Krasnaïa Poliana en 1864 qui met fin aux guerres du Caucase (1817-1864). Sotchi se trouvant dans la vallée de Krasnaïa Poliana, la symbolique était forte. Deuxièmement, on a vu une volonté de la part de Moscou d’attirer la communauté internationale à Sotchi en dépit de ses interventions au Caucase avec notamment la libération de M. Khodorkovski le 20 décembre 2013. Le fait est que le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon était présent à la cérémonie d’ouverture des JO. En effet, la situation en Tchétchénie ne constitue pas le seul conflit de la région du Caucase dans lequel la Russie joue un rôle majeur.

Le cas du Haut-Karabagh

Source : Courrier International, 13 février 2014
Source : Courrier International, 13 février 2014

Le Haut-Karabagh est une région montagneuse qui appartenait au territoire de l’Azerbaïdjan depuis 1921 tout en étant majoritairement peuplée d’arméniens. En 1923 est créé la région autonome du Haut-Karabagh séparée de l’Arménie par un « couloir azéri » toujours peuplé d’arméniens. La situation n’évolue pas jusqu’en février 1988, où le parlement de la région autonome vote par référendum son rattachement à l’Arménie, ce qui ampute l’Azerbaïdjan de 20% de son territoire. À partir de ce moment-là, les conflits armés et provocations ethniques se multiplient, l’effondrement de l’URSS et l’indépendance de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan en 1991 n’améliorent pas la situation. L’Arménie était désavantagée sous l’ère soviétique qui avait décidé de doter l’Azerbaïdjan de plus de moyens militaires en cas d’attaque des forces de l’OTAN (notamment de la Turquie), faisant de l’Arménie un terrain d’affrontement[7]. De plus, il faut noter que pour l’Arménie, ce conflit revêt une double dimension : celle qui défend le droit des populations arméniennes vivant dans cette enclave à disposer d’elles-mêmes (concept auquel s’oppose la vision de l’Azerbaïdjan qui prône l’intangibilité de ses frontières), et l’affront du génocide arménien qui a eu lieu de 1915 à 1916, et au cours duquel les deux tiers de la population arménienne vivant sur le territoire de la Turquie ont été exterminés.

Ainsi, des alliances se sont formées autour des protagonistes de ce conflit, la Russie soutient activement l’Arménie (sur le plan militaire, économique et énergétique), et la Turquie soutient l’Azerbaïdjan.

Ce conflit long de 27 ans est souvent qualifié de « conflit gelé ». Le fait est qu’en mars 1992, l’OSCE se dotait d’une structure chargée de ramener la paix dans le Haut Karabagh. Appelée Groupe de Minsk, du nom de la capitale biélorusse où doit se tenir la conférence durant laquelle sera signé l’accord de paix entre Arméniens et Azéris, cette structure n’était pas conçue pour s’installer dans une telle durée. Vingt ans après, les négociations menées sous la triple présidence de la France, de la Russie et des États-Unis n’ont certes toujours pas donné lieu à un règlement durable, provoquant l’exaspération croissante de Bakou, qui en remet en cause le format. Mais du moins le processus a permis de préserver le cessez-le-feu en vigueur dans la région depuis le 12 mai 1994. Néanmoins, malgré le travail du groupe de Minsk, la situation entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan reste rythmée par des provocations régulières et des situations à la limite de la rupture du cessez- le- feu. Les deux États ne semblent pas vouloir faire de concessions et les négociations n’en sont que plus lentes, ainsi, la République du Haut-Karabagh qui s’est autoproclamée indépendante depuis 1991, est revendiquée par l’Azerbaïdjan, et n’est reconnue par aucun membre de la communauté internationale. Seules quelques régions autoproclamées indépendantes la reconnaissent, comme par exemple en Moldavie la région de Transnistrie, ou encore en Géorgie, autre État du Caucase, les deux régions d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie.

Le cas de la Géorgie : de l’Abkhazie à l’Ossétie du Sud

Source : Marianne, 11 août 2008
Source : Marianne, 11 août 2008
  • L’Abkhazie

Quelques années avant l’effondrement de l’URSS, le gouvernement soviétique soutenait l’autonomie des minorités locales, dont celle de la minorité Abkhaze en Géorgie. Cependant, en février 1992, la Géorgie indépendante depuis avril 1991 déclare par le biais de son conseil militaire (qui gouverne le pays) qu’elle abolit la constitution soviétique et qu’elle rétablit la constitution de la république démocratique de Géorgie de 1920, mais beaucoup d’abkhazes y voient une remise en question de leur autonomie. Ainsi, en juillet 1992, le gouvernement abkhaze déclare l’indépendance (qui n’est pas reconnue), et en août 1992, le gouvernement géorgien envoie 3 000 hommes dans la région. Entre 1992 et 1993, le conflit se stabilise, jusqu’à juillet 1993, où des parachutistes abkhazes et russes lancent un assaut sur la ville de Soukhoumi, qui est encerclée avec le président géorgien Chevardnadze dans l’enceinte de la ville. Une trêve est signée sous l’égide de la Russie le 27 juillet 1993. Suite à la guerre d’Abkhazie (1992-1993), le gouvernement géorgien considère la province comme étant la république autonome d’Abkhazie, mais cette dernière se considère comme indépendante.

  • L’Ossétie du Sud et la guerre de 2008

La région autonome d’Ossétie du Sud est créée en 1922 au sein de la République socialiste soviétique de Géorgie. Puis, lors de son indépendance en avril 1991, la Géorgie révoque le statut d’autonomie de la région. Dès lors, un conflit armé éclate entre 1991 et 1992, qui oppose l’Ossétie du Sud qui veut s’unifier à l’Ossétie du Nord (territoire de la Fédération de Russie) et la Géorgie. En 1992, l’Ossétie du Sud proclame son indépendance (qui ne sera pas reconnue) et fait sécession d’avec la Géorgie, les autorités ossètes contrôlent donc la région.

Le 8 août 2008, les autorités géorgiennes voulant reprendre le contrôle de la région lancent une offensive militaire contre la république séparatiste pro-russe. De violents combats opposent les forces ossètes et géorgiennes (appuyées par l’aviation) autour de la capitale Tskhinvali. Les forces russes bombardent alors la ville géorgienne de Gori, l’aéroport militaire de Marneoulie (est de la Géorgie) et les positions géorgiennes autour de Tskhinvali qui sont détruites. Le 10 août 2008, l’armée géorgienne annonce le retrait de ses troupes de la région de l’Ossétie du Sud et un cessez le feu. La Russie déclarera de manière unilatérale la reconnaissance de l’indépendance des deux régions géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud.

  • Situation actuelle pour les deux provinces géorgiennes

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Capture d’écran 2015-03-07 à 10.35.28Suite à la guerre en Ossétie du Sud de 2008, une grande partie de la communauté internationale a rejeté la proclamation unilatérale d’indépendance des deux régions décrites ci- dessus, et rares sont les États qui les ont reconnues.

On remarque que le sujet divise même en Russie, certains députés, comme V. Soloviev seraient favorables à un éventuel rattachement de ces régions « indépendantes » à la Fédération de Russie, comme ce fut le cas pour la Crimée récemment. Ils y voient un autre moyen de réaffirmer la place et la puissance de la Russie sur la scène internationale. D’autres comme l’ancien député A. Gourov ne voient pas un potentiel rattachement de ces deux régions d’un bon œil. Ils y voient surtout des sources de problèmes. Problèmes financiers d’abord, puis administratifs, et enfin des problèmes diplomatiques supplémentaires pour la Russie. Ils pensent que la priorité se trouve dans la résolution des problèmes (financiers, administratifs et diplomatiques) propres à la Russie et qu’un rattachement éventuel de ces deux régions « indépendantes » n’a pas lieu d’être. Un autre élément important à rappeler est le fait (admis par V. Poutine lui-même) que la guerre en Géorgie a été planifiée à l’avance par l’État-major russe, et validé par V. Poutine en amont du début des combats armés[8].

La Russie, facteur commun à tous les points de tensions du Caucase ?

Ainsi, nous venons de voir que la Russie a un rôle à jouer dans tous les conflits armés au Caucase, cependant, cette région attise l’intérêt d’autres puissances régionales telles que la Turquie ou l’Iran, mais aussi celui des États-Unis. En effet, en 2008, l’OTAN et la Géorgie ont créé la Commission OTAN-Géorgie (COG), chargée de superviser l’aide que l’OTAN apporte à la Géorgie suite au conflit avec la Russie. En ce qui concerne les relations USA-Azerbaïdjan, depuis 1994, elles sont concentrées autour de l’énergie et de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceylan (BTC), inauguré en 2005.

Ainsi, les conflits du Caucase, outre le fait de refléter les revendications nationalistes, ethniques, et religieux de ce paysage déchiré, ont donné naissance à de nouvelles alliances régionales qui reposent sur l’intérêt stratégique non négligeable de la région.

Anne-Sophie Faure

—— Notes de bas de pages ——

[1] Thomas Alves-Chaintreau, Caucase : De l’influence de la Perse à la stature régionale de l’Iran, La Nouvelle Chronique.com, 22 février 2015

[2] Aurélie Campana, Guerre de Tchétchénie, An 10, revue regard sur l’Est, 1 novembre 2009

[3] Peace Treaty and Principles of Interrelation between Russian Federation and Chechen Republic of Ichkeria, 12 May 1997

[4] La deuxième guerre de Tchétchénie, La Documentation française, 16 février 2007

[5] Jean-Pierre Thibaudat, Démission surprise du président russe vendredi. Boris Eltsine quitte son trône avant l’heure. Poutine favori des élections anticipées fin mars, Libération, 1 janvier 2000

[6] Bernard Dorin, La Russie et le Caucase : un éclairage géopolitique, Diploweb.com, 27 novembre 2008

[7] David Petrosian, What Are the Reasons for Armenians’ Success in the Military Phase of the Karabakh Conflict? Noyan Tapan Highlights, 1er juin 2000

[8] « Contrairement à ce qu’avait toujours prétendu Moscou – que l’offensive militaire lancée le 8 août 2008 n’avait été qu’une réponse à une attaque surprise de Tbilissi en Ossétie du sud 24 heures plus tôt – la guerre de Géorgie a été planifiée par l’état-major russe presque deux ans avant les événements.

C’est Vladimir Poutine lui-même qui vient de le confirmer à la télévision. «Il y avait un plan, ce n’est pas un secret… C’est dans le cadre de ce plan qu’a agi la Russie. Il a été préparé par l’état-major général, fin 2006 ou début 2007. Il a été approuvé par moi et convenu avec moi», a affirmé le président russe, qui était déjà aux manettes à l’époque, en tant que premier ministre. Selon ce plan, des armes lourdes et des troupes ont été préparées et mobilisées en vue d’une invasion prochaine de la Géorgie.À l’issue de cette guerre éclair de cinq jours, la Russie a reconnu l’indépendance des deux régions séparatistes de Géorgie, l’Ossétie du sud et l’Abkhazie. Contrairement au plan de paix international imposé aux belligérants par Nicolas Sarkozy, Moscou y maintient depuis d’importantes forces militaires. », Isabelle Laserre, Poutine reconnaît avoir planifié la guerre en Géorgie, Le Figaro, 12 août 2012

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