Alors que le premier tour de l’élection présidentielle française aura lieu ce dimanche, nous vous proposons de revenir sur les propositions relatives à l’Europe, à la politique étrangère de la France et aux relations avec les institutions internationales en matière de défense, exprimées dans les programmes des principaux candidats.
Troisième et dernier sujet ici évoqué : la Défense.
Si vous les avez manqués, relisez nos articles consacrés :
- aux questions européennes : http://bit.ly/2nnnT5M
- aux questions relatives à la politique étrangère de la France : http://bit.ly/2p6O69l
François Fillon : « Défendre nos valeurs exige une armée forte »
« L’indépendance de la France, sa souveraineté, sa capacité à défendre ses intérêts vitaux et ses ressortissants reposent entièrement sur ses forces armées. C’est pourquoi la Défense doit être l’un des piliers de l’État régalien ». C’est ainsi que débute la partie du programme du candidat des Républicains, consacrée à la défense, rappelant les rôles politiques et militaires passés de la France qu’il appelle à retrouver.
La défense de François Fillon repose sur trois piliers : protéger le pays, garantir la liberté, garantir la sécurité ; et vise « à relever l’ensemble [des] défis, avec la conviction absolue que les questions militaires requièrent le plus grand sérieux », ajoutant qu’il en va de « l’indépendance de notre pays et plus généralement de la défense de nos valeurs, de celles de l’humanité ».
Cette vision entend se concrétiser ainsi :
- Budget :
- Lancement un audit des besoins financiers au titre de la défense afin d’évaluer le passif laissé par le gouvernement précédent ;
- Réalisation d’une revue stratégique de la défense qui permettra de préparer la loi de programmation militaire 2020-2025 en vue d’une hausse du budget de la Défense à 2% du produit intérieur brut (PIB) ;
- Association des partenaires européens à l’effort militaires français dans le cadre d’opérations extérieures, via notamment, une participation financière.
- Armement et modernisation:
- Maintenir la Force de dissuasion nucléaire et préparer sa modernisation ;
- Stabiliser les effectifs des armées et en particulier de la force opérationnelle terrestre à 77000 soldats ;
- Rehausser le niveau d’entraînement des personnels et préparer un outil de défense adapté aux menaces du futur ;
- Poursuivre le renouvellement des équipements militaires de premier rang et ceux nécessaires pour le quotidien des soldats ;
- Créer une cinquième armée chargée de la Défense dans l’espace numérique, avec notamment des capacités offensives ;
- Renforcer la surveillance de l’espace maritime et la présence de l’État en mer dans les territoires d’outre-mer avec des patrouilleurs océaniques ou des avions de patrouille maritime ;
- Doter le service de renseignement extérieur de capacités d’écoute et de renseignement au fait de la technologie et renforcer la coordination entre les différents services.
- Industrie de l’armement :
- Focaliser sur les secteurs prioritaires comme l’intelligence artificielle, les robots, les lasers, l’effort de recherche dans les matériels à usage civil et militaire, et rapprocher la recherche de l’entreprise ;
- Étendre le concept de « bases intelligentes » pour développer des capacités d’innovation et de veille technologique tant au profit de nos armées que des industriels.
- Renforcer le lien entre l’armée et la nation :
- Mettre en place une réserve opérationnelle reposant sur 10 000 recrues nouvelles chaque année ;
- Soutenir le fonctionnement des associations liées au monde de la défense ;
- Maintenir un service de santé des armées efficient et inciter les entreprises et les administrations à embaucher les anciens militaires blessés en opération au nom de la solidarité nationale ;
- Mettre en place un dispositif de reconnaissance des compétences basé sur l’expérience professionnelle des militaires ;
- Favoriser l’accueil et l’intégration des personnels féminins, et assurer une juste promotion des femmes au sein de l’encadrement supérieur des armées ;
- Financer la rénovation des logements de service sur les bases et casernes par les crédits de rénovation urbaine.
Benoît Hamon : « La France doit être à la hauteur de son histoire »
« Attachée à ses libertés qui font sa grandeur, cette France protectrice est convaincue que les Français.e.s ne pourront se sentir en sécurité que si nous préservons nos principes même face à la menace, et que nous faisons de notre unité une force face à ceux qui cherchent à nous déstabiliser ». Le candidat du parti socialiste rappelle par ces mots que la France doit protéger ses citoyens en s’appuyant sur les valeurs de liberté et d’humanisme qui fondent son action, plutôt que sur « la défiance et la confrontation » tant sur son sol, qu’à l’étranger.
Benoît Hamon souligne ainsi que « cette France protectrice et indépendante (…) doit aussi se montrer à la hauteur de sa responsabilité historique, celle d’accueillir avec dignité les réfugiés, ces femmes et ces hommes qui fuient la guerre et la misère, et qui choisissent la France parce qu’elle incarne la paix et la tolérance », avant de conclure que la France sera toujours, face aux défis du XXIe siècle, le choix de l’humanité et de la coopération internationale.
En découlent ainsi ses propositions :
- Un appareil de défense à la hauteur des ambitions françaises :
- Renforcement des moyens de l’appareil militaire français pour qu’il continue à être l’un des plus perfectionnés au monde ;
- Pérennisation de la dissuasion nucléaire afin de garantir la souveraineté française, son autonomie décisionnaire et sa liberté d’action ;
- Investir dans l’entraînement des forces armées ;
- Garantir un groupe aéronaval à la France ;
- Assurer la protection de la Zone économique exclusive en modernisant la flotte française.
- Un budget à 3% du PIB pour la sécurité et la défense :
- Présentation à l’automne 2017 un projet de loi d’orientation et de programmation pour la sécurité et la défense qui fixera des orientations claires pour l’ensemble du quinquennat.
- Une véritable stratégie d’intégration pour la défense européenne :
- Lancement d’une stratégie de coopération européenne dans le domaine de la défense qui comprendra une amélioration du hub européen afin que les partenaires européens accentuent leur soutien logistique et financier aux opérations extérieures faites par la France ;
- Renforcement des états-majors européens et des brigades binationales ;
- Mutualisation des moyens de renseignement avec la mise en place de task forces multilatérales pour aboutir à une agence de renseignement européenne.
- Une plus grande attention à la situation sociale des militaires :
- Chercher à réduire le mal-être dans l’armée, en mettant fin à la décrue des effectifs et en améliorant la couverture sociale des militaires ainsi que celle de leur famille ;
- Renforcement du sas de décompression qui accompagne sur le plan psychologique les militaires au moment du retour au pays suite à des interventions réalisées dans les théâtres d’opérations extérieures ;
- Meilleure gestion des carrières des militaires, notamment pour faciliter leur reconversion vers la vie civile.
- Sortie du budget de la défense des règles européennes de déficit :
- Conséquence du Brexit, la France sera bientôt le seul pays de l’Union européenne à porter un effort budgétaire en matière de défense. Or la défense française assure la protection des français et, de manière générale des Européens. « C’est pourquoi la France ne devrait en aucun cas être pénalisée dans son effort de défense par les règles de gouvernance budgétaire de la zone euro » ;
- Avec le désengagement progressif des États-Unis du continent européen, l’Union européenne doit se donner les moyens de son autonomie stratégique et opérationnelle.
Marine Le Pen : « Faire respecter la France »
La candidate soutenue par le Front national entend redonner à la France son indépendance et sa souveraineté décisionnaire. Cela passe par un désengagement des traités internationaux contraignants et le renforcement des capacités de Défense de manière unilatérale, « pour que la France ne soit pas entraînée dans des guerres qui ne sont pas les siennes ».
Ainsi, Marine Le Pen propose les actions suivantes :
- Quitter le commandement militaire intégré de l’OTAN ;
- Assurer une capacité de Défense autonome dans tous les domaines ;
- Reconstituer dans tous les domaines de la Défense une offre industrielle française pour répondre aux besoins des armées et garantir l’indépendance stratégique de la France ;
- Augmenter dès la première année du mandat le budget de la Défense à 2 % du PIB puis tendre vers 3 % à l’horizon de la fin du quinquennat avec notamment :
- L’inscription de ces 2 % minimum dans la Constitution ;
- Un effort substantiel qui permettra de financer :
- Un second porte-avions baptisé « Richelieu », indispensable à la permanence à la mer du groupe aéronaval ;
- L’augmentation des effectifs (pour les reconstituer à leur niveau de 2007, soit environ 50 000 militaires supplémentaires) ;
- La pérennisation de la force de dissuasion nucléaire ;
- L’augmentation générale du format d’armée (davantage d’avions, de navires, de blindés) et la modernisation des équipements ;
- Le rétablissement progressif d’un service militaire (minimum obligatoire 3 mois).
Emmanuel Macron : « La France, puissance indépendante »
Le candidat d’En Marche ! ouvre ses propositions pour la Défense en rappelant que « l’indépendance, ce n’est pas agir seul », la France étant puissante quand elle rassemble autour d’elle, grâce notamment à une diplomatie qui fédère et qui mobilise, avant de rajouter que l’indépendance française « repose sur la capacité à soutenir et financer (son) armée et (sa) diplomatie, fragilisés aujourd’hui par de graves tensions budgétaires qui (…) impose de libérer (sa) croissance et de retrouver une latitude indispensable à l’exercice de (sa) souveraineté ».
Ainsi sont définis 4 niveaux de priorité qui irrigueront l’action de la France pour garantir la sécurité des citoyens français :
- Les forces nationales, aux missions desquelles il faut associer la police, les services de renseignements et le réseau diplomatique et consulaire ;
- Les traités européens, qui prévoient des clauses de protection réciproques ;
- L’OTAN qui intègre la France dans la sécurité collective de l’Atlantique-Nord ;
- Le système des Nations Unies qui veillent à la paix mondiale et à la résolution des conflits.
Rappelant les défis auxquels est confrontée la France, c’est-à-dire ses valeurs et ses armées, les risques que font peser le terrorisme et l’insécurité générale sur la sécurité des citoyens français et européen, Emmanuel Macron propose 3 temps d’actions politiques :
- Donner aux armées les moyens d’assurer la souveraineté stratégique de la France :
- Assumer le coût des interventions des forces armées françaises pour la sécurité, et le maintien de la souveraineté de la France ;
- Porter progressivement le budget de la défense à 2% du PIB en 2025 ;
- Engager la modernisation de la force de dissuasion nucléaire, garante de la sécurité de la France (composantes sous-marines et aéroportées) ;
- Continuer le renouvellement des équipements conventionnels pour permettre la préservation de notre autonomie, de notre efficacité et de la sécurité des soldats français : drones et satellites pour le renseignement, avions de transport, patrouilleurs maritimes, véhicules de combat…;
- Maintenir la force opérationnelle terrestre à 77.000 hommes ;
- Renforcement de la cyberdéfense et la cybersécurité avec 3 objectifs :
- Missions de renseignement et d’investigation pour mieux identifier les failles, détecter des actions hostiles ;
- Missions de protection et de défense pour bâtir des murailles, patrouiller dans le cyberespace ;
- Missions de riposte et de neutralisation pour entraver les actions des attaquants cyber, neutraliser des infrastructures utilisées pour causer des dommages à la France.
- Agir pour une Europe de la défense :
- Développer l’Europe de la défense ;
- Renforcer la coordination des opérations avec les alliés européens en créant un Quartier Général européen permanent pour assurer la planification et le suivi des opérations, en lien avec les centres de commandement nationaux et de l’OTAN ;
- Créer un Conseil de sécurité européen, composé de militaires, diplomates et experts du renseignement, pour conseiller les décideurs européens ;
- Activer les « groupements tactiques » pour permettre des interventions européennes communes sur le terrain, dans les opérations extérieures ;
- Soutenir la création d’un Fonds européen de défense, pour financer des programmes communs, tel un drone européen.
- Conforter les liens entre la nation et les armées :
- Faire décroître progressivement l’opération Sentinelle, en fonction de l’évolution de la menace terroriste ;
- Revitaliser la réserve opérationnelle et la garde nationale ;
- Porter les effectifs de la garde nationale à 80 000 volontaires en 2020, qui regroupera alors tous les réservistes (armées, gendarmerie, pompiers, police, sécurité civile) ;
- Encourager le développement de la garde nationale à travers plusieurs dispositifs : prise en charge des frais engagés ; bonifications retraites pour les périodes d’engagement ; validation des acquis d’expérience.
Jean-Luc Mélenchon : « une politique souveraine et altermondialiste »
Le programme du candidat de la France Insoumise pose directement le diagnostic qui alimentera ses propositions en matière de Défense : « La première menace globale est la tentation permanente des États-Unis de compenser cette perte de leur hégémonie par leur prééminence militaire. En 2016, ils cumulaient officiellement plus de 700 bases dans le monde et 620 milliards de dollars de dépenses militaires, soit près de 95 % du total des bases militaires détenues par des pays à l’étranger, et 40 % des dépenses mondiales et plus du double des dépenses militaires cumulées de la Chine et de la Russie ».
À cela, il rajoute que son responsable les anciens présidents de la République française qu’il juge « inaptes à saisir le sens de l’Histoire », ayant « enfermé [l’] action internationale [de la France] dans [les] schémas occidentaliste et atlantiste » en réintégrant la France dans le commandement de l’OTAN, et en acceptant le « bouclier » antimissile dirigé contre la Russie.
Faisant le constat que « la voix de la France a été́ réduite à un entremêlement d’indignations sélectives, d’affairisme et d’interventions militaires sans stratégie globale. (…) [Que] la multiplication des guerres est allée de pair avec la réduction des moyens réels alloués aux armées ». Jean-Luc Mélenchon conclut que le « pouvoir navigue à vue dans un domaine où l’absence de vision stratégique et de planification des moyens a des conséquences graves ».
Quelle est donc la place de la France dans cet ensemble internationalisé qu’il souhaite mettre en place ? :
- Sortir de l’OTAN et arrêter l’Europe de la Défense :
- Retrait immédiat de la France du commandement intégré́ de l’OTAN puis, par étapes, de l’organisation elle-même ;
- Refus de toute inscription de la France dans une alliance militaire permanente ;
- Retrait de la France du quartier général de l’Union européenne ;
- Limitation, en Europe, des coopérations stratégiques françaises aux pays ayant des centres et des aires d’intérêt commun, en particulier au service de la paix dans le bassin méditerranéen et en Europe, et/ou aux projets augmentant notre autonomie stratégique (ex : programme Galileo de radionavigation par satellite).
- Renforcer et réinvestir l’ONU :
- Œuvrer à la démocratisation et au renforcement de l’ONU et remettre en cause les arènes parallèles de décision (G8, G20, OCDE, OMC, Banque Mondiale…) ;
- Refus par la France de toute intervention militaire sans mandat de l’ONU octroyé́ en toute indépendance vis-à-vis de l’OTAN ;
- Transparence des délibérations du Conseil de Sécurité́ de l’ONU ;
- Mettre à disposition de moyens pour la formation d’une force militaire onusienne permanente ;
- Faire vivre le comité d’état-major de l’ONU pour commander les opérations de maintien de la paix ;
- Relancer les processus multilatéraux de désarmement nucléaire et conventionnel dans le cadre de la Conférence du désarmement de l’ONU ;
- Mettre en œuvre à l’ONU une stratégie globale de lutte contre Daesh et les autres organisations terroristes afin d’assécher leurs ressources économiques, leurs soutiens internationaux et leurs bases sociales, et de donner la responsabilité́ du volet militaire de la lutte à des forces locales coordonnées et aidées par l’ONU ;
- Soutenir le processus de Genève et d’adopter, sur le conflit syrien, une position indépendante ayant pour seul objectif un règlement politique du conflit ;
- Organiser à Paris sous l’égide de l’ONU une conférence internationale pour la reconstruction de la Syrie et le retour des réfugiés, intégrant les Kurdes de Syrie ;
- Reconnaître un État palestinien ayant le droit à la continuité́ territoriale, sur la base de la solution à deux États par l’application pleine et entière des résolutions de l’ONU.
- Créer le service citoyen obligatoire et la Garde nationale :
Le Service national :
- Obligatoire – sous réserve d’incompatibilité́ médicale – et devra être considéré́ comme une œuvre de solidarité́ avec la nation permettant aux conscrits de se réaliser eux-mêmes en étant au service de tous via la réalisation de tâches d’intérêt collectif ;
- effectué entre 18 et 25 ans et à montée en charge progressive ;
- Inclura les femmes et les hommes ;
- D’une durée de neuf mois, incluant un droit à l’objection de conscience ;
- Pourra être effectué soit de manière militaire, soit de manière civile dans la police, la sécurité́ civile, les sapeurs-pompiers, l’Office national des forets (ONF), des organes de protection et de réparation de l’environnement, des associations labellisées d’intérêt général ou dans le cadre de la transition écologique ;
- Rémunéré́ au SMIC et comptera dans le calcul des annuités donnant droit à la retraite ;
- Le « casernement » y sera limité aux fonctions qui l’exigent réellement, avec présence sur tout le territoire y compris les outre-mer, les zones rurales et les quartiers populaires ;
- Comportera un volet important d’éducation civique et de formation aux enjeux géopolitiques, ainsi qu’un bilan de santé, une évaluation des capacités d’écriture, de lecture et de calcul avec leur éventuelle mise à niveau, la formation gratuite à la conduite et le passage de l’examen du permis de conduire et du brevet de secourisme et de natation ;
- Ne permettra pas l’envoi de conscrits en opérations militaires extérieures ;
- Cette période de service national pourra être prolongée sur la base du volontariat, dans la limite des besoins des armées et des services civils.
La Garde nationale :
- Placée sous commandement civil ;
- Organisée entre les dispositifs de réserves opérationnelles, notamment militaires, actuellement existants, et une garde de sûreté civile industrielle et écologique ;
- Mobilisable sur tout ou partie du territoire en cas de crise sécuritaire, écologique et industrielle (accident nucléaire, tempête, pollution maritime, catastrophe industrielle, etc.) ;
- Affectée à la sécurité́ des installations d’importance vitale pour la nation ou autres lieux à protéger, et au renforcement des capacités de cyberdéfense.
- Garantir une doctrine de Défense au service de la nation via :
Un nouveau Livre blanc sur la Défense nationale qui :
- Formalisera les principes géopolitiques d’une France indépendante et universaliste au service de la paix ;
- Appellera une nouvelle loi de programmation militaire ayant pour objectif la restauration pleine et entière de l’indépendance militaire ;
- Affirmera que la menace terroriste ne relève pas d’interventions armées classiques, lesquelles ne créent à terme que plus de vocations terroristes ;
- Réaffirmera la distinction républicaine entre les enjeux de sécurité́ intérieure et les enjeux de défense ;
- Établira le principe de la conservation d’une capacité́ nationale autonome pour l’équipement et l’emploi des cinq armes : terre, mer, air, dissuasion et cyberdéfense ;
- Proposera une « pause stratégique » en décrétant un moratoire de cinq ans sur toute intervention extérieure non vitale pour la reconstitution de nos armées, au bord de la rupture capacitaire ;
- Réaffirmera le caractère strictement étatique de l’appareil de défense.
Un projet de nouvelle loi de programmation militaire pour définir les moyens alloués à la Défense en fonction des objectifs stratégiques :
- Renouveler le matériel militaire ;
- Mettre fin à la diminution des effectifs combattants professionnels ;
- Ouverture d’un débat sur le droit à la syndicalisation des militaires, dans le respect de leur devoir de réserve et des restrictions propres aux actions opérationnelles, comme cela existe dans de nombreuses autres armées ;
- Ouverture d’un audit sur les grands programmes d’armement, extrêmement coûteux, mais certains objectifs justifient l’acquisition d’une technologie de pointe.
- Bannir la fascination pour la guerre de haute technologie et la généralisation du matériel lourd OTAN-compatible ;
- Réhabiliter l’approche visant à faire un compromis entre puissance de feu et mobilité́, perfectionnement et rusticité́ diminuant les coûts logistiques. (ex : repenser le programme de blindés de combat de l’armée de terre) ;
- Se doter des moyens de préserver la souveraineté́ sur l’espace maritime français, via le lancement d’un programme d’acquisition de frégates côtières ;
- Réappropriation nationale des moyens alloués à l’Armée de l’air ;
- Acquisition d’une capacité́ nationale de projection d’une brigade interarmes ;
- Création d’une force de cyberdéfense nationale, tout en augmentant ses effectifs grâce à la Garde nationale et en revoyant sa doctrine dans le sens d’une plus grande méfiance vis-à-vis des pratiques d’espionnage et de déstabilisation états-uniennes ;
- La dissuasion nucléaire restera un élément de notre protection en l’absence d’accord de désarmement multilatéral ;
- Initier une conférence internationale sur le désarmement nucléaire ;
- Retrait de la base militaire d’Abu Dhabi et dénonciation de l’accord secret de défense avec les Émirats arabes unis par lequel la France assure à ce pays la protection de son parapluie nucléaire ;
- Disposer d’une industrie de Défense autonome ;
- Disposer d’une industrie de défense spatiale permettant à la France de maintenir son rang international dans ce domaine crucial de souveraineté́.
Point de complément : L’offre programmatique ici évoquée montre une vraie dichotomie entre d’un côté, ce que le candidat de la France Insoumis nommerait les atlantistes, c’est à dire, des candidats qui souhaite une France forte au sein des institutions internationales de Défense (OTAN, Europe de la Défense), et de l’autre, des candidats indépendantistes de toute force d’influence internationale (États-Unis en premier lieu).
Il est à noter que la mutualisation des ressources avec l’Union européenne reste un élément clé de la coopération entre États membres. En effet, il s’agit là d’un enjeu de sécurité nationale pour les différents états qui ont subi, ou craignent de subir des attentats.
À ce titre, les candidats souhaitent faire de la France le fer-de-lance d’un projet qui viserait à offrir aux citoyens européens une sécurité basée sur l’entraide, grâce à l’association des expertises pays (renseignements bilatéraux par exemple) au sein d’un même organe sous l’égide de l’Union européenne, quand ils ne souhaitent pas le seul repli sur soi.
NDRL : la liste des candidats suit un ordre alphabétique