Au XXIème siècle nous n’inventons rien et nous n’apprenons pas du passé pour autant. Le désespoir des peuples et des populations les poussent à écouter, entendre et épouser des discours populaires, populistes, iconoclastes et dangereux.
Quand on est jeune, on lit les contes de Perrault avec leurs significations à tiroir, on apprend aussi les fables de Lafontaine que l’on récite à voix haute certains connaissent même la parabole du fils prodigue… mais les Grecs ont dit OXI.
Bien entendu, les difficultés actuelles ne font qu’accroitre des sentiments de désespérance et de souffrance mais est-ce le point de vue d’une candide ou d’une profane d’indiquer que cette situation ne sort pas d’un chapeau ?
Suite au non, on parle de dignité, de la fin de l’austérité, des lendemains qui chantent et des poches pleines ? Mais quels paradoxes ! Alors que les armateurs ne sont toujours pas taxés, que le premier propriétaire du pays, l’Eglise orthodoxe, ne l’est pas non plus, la Troïka est accusée de tous les maux. Il semble plus nécessaire de rappeler qu’avant la crise les gouvernements successifs maquillaient les comptes publics et que le « sport national » est de ne pas payer d’impôts (Dominique Strauss-Kahn, alors Président du FMI en mars 2011)[1]. Il existait aussi en Grèce une île où le taux de non-voyants était 9 fois plus élevé que dans les autres pays développés… Ainsi, avec un bon sens paysan, on peut dire que l’on récolte ce que l’on sème et parfois même dans la douleur.
Cependant, on peut se réjouir du courage politique d’Alexis Tsipras en faisant passer les bureaucrates de la Troïka (UE-FMI-BCE) pour des philistins, en remettant le peuple au centre des négociations. En effet, l’erreur dans ces discussions a sans doute été le manque de parties prenantes politiques face aux instances non démocratiques.
Le cas grec questionne ainsi sur la notion du juste. La pierre angulaire est évidemment que la parole doit revenir au peuple mais pour autant peut-on faire fi de la criticité de la situation actuelle qui promet trop de sang et de larmes ? Le gouvernement grec demande une nouvelle réduction d’un tiers de la dette de 320 milliards ainsi qu’un rééchelonnement des remboursements ce qui ne signifie pas la fin des difficultés et de l’austérité comme la population semble l’idéaliser.
Alors que les ultimatums pleuvent, la pièce devrait s’achever en fin de semaine ; partira ? partira pas ? le dénouement de cette tragédie s’approche avec une certitude : en voulant voler trop près du soleil Icare s’est brulé les ailes… à moins que l’OXI à l’UE passe au DA à Vladimir trop content de l’opportunité.
——– Note de bas de page –——
[1] Dominique Strauss-Kahn – Alexis Kefala, Le film de Canal + sur «DSK» provoque un tollé en Grèce, 14 mars 2011, LeFigaro.fr