Quelle politique étrangère pour la France ?

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Source : Pixabay.com

À quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle française, nous vous proposons de revenir sur les propositions relatives à l’Europe, à la politique étrangère de la France et aux relations avec les institutions internationales en matière de défense, exprimées dans les programmes des principaux candidats.

Deuxième sujet ici évoqué : la politique étrangère de la France.

Si vous l’avez manqué, relisez notre article consacré aux questions européennes ici : http://bit.ly/2nnnT5M

François Fillon : « Refaire de la France une puissance d’équilibre et d’entraînement »

Partant du constat que la France a perdu de son rayonnement au cours de dernières années, le candidat du Parti Les Républicains entend restaurer son influence en s’appuyant sur son histoire, sa culture, sa langue, et en appelle à la culture grecque et latine de la France, à ses racines judéo-chrétiennes pour en faire un phare dans le monde, en cohérence avec l’image qu’elle renvoie auprès des peuples.

Pour François Fillon, il est d’abord nécessaire que la France se réforme en profondeur, restaure son économie et réponde aux défis qui lui son posé afin d’être crédible face aux autres puissances. Une affirmation qu’il juge véritable tant au niveau européen qu’à l’internationale, là où les pays étrangers « attendent une France qui défende ses positions et ses intérêts, qui souvent leur montre le chemin et non un pays versatile se laissant conduire au gré des influences ou des émotions ».

Sur ces constats, il définit 5 principes et précise les propositions qui y sont liées :

  • Refaire de la France une puissance d’équilibre et d’entraînement grâce à une diplomatie indépendante :
    • Une diplomatie de dialogue pour sortir des crises mondiales (ex : solution des deux États, dans le respect absolu de la sécurité d’Israël et du droit des Palestiniens à vivre dans un État reconnu) ;
    • Un allié loyal et indépendant des États-Unis, capable de juger la nouvelle administration américaine sur ses décisions et d’établir un dialogue exigeant avec elle ;
    • Un entremetteur entre la Russie et l’Union européenne pour parvenir à la levée des sanctions contre la Russie qui pénalisent les agriculteurs et les entreprises françaises ;
    • Un partenaire de la Chine sur les grands défis du XXIe siècle : changement climatique, lutte contre le terrorisme, régulation du commerce.
  • Remettre la défense de nos intérêts au cœur de notre action diplomatique :
    • Concentrer l’outil diplomatique sur l’analyse politique et l’activité diplomatique et consulaire ;
    • Construire une nouvelle relation avec la Turquie dont la position ne peut être ignorée ;
    • Faire respecter par l’Iran l’accord nucléaire et lui accorder le crédit d’un rôle de stabilisateur régional ;
    • Préserver la sécurité et l’indépendance du Liban dans la crise syrienne et déployer les réseaux diplomatiques avec tous ceux qui luttent contre la menace terroriste, y compris si nécessaire avec les autorités en place ;
    • Engager un dialogue franc avec l’Arabie saoudite et le Qatar au sujet de l’appui, direct ou indirect, au fondamentalisme islamique ;
    • Prolonger les actions de la France au Sahel tout en renforçant la formation et le soutien aux armées africaines, afin de les préparer à la résolution de leurs conflits ;
    • Approfondir la coopération avec les puissances d’Amérique latine et d’Asie.
  • L’aide au développement au service de la stabilité et de la sécurité :
    • Valoriser la contribution française, au service du développement pour garantir la stabilité et la sécurité des régions en développement ;
    • Conditionner l’aide au développement à la coopération des pays d’origine de l’immigration afin qu’ils s’impliquent dans le retour de leurs ressortissants.
  • Renouer avec le message universel de la France :
    • Soutenir et développer la francophonie en s’appuyant sur les 2,5 millions de Français résidant hors du territoire national pour relayer l’influence de la France ;
    • Renforcer les liens de la France avec les pays de la rive sud de la Méditerranée (Maroc, Algérie, Tunisie, et par extension, Israël, Égypte, Liban) ;
    • Construire une relation sereine et de confiance les pays africains francophones, anglophones et lusophones ;
    • Porter le droit international, les Droits de l’Homme et les principes universels de liberté et de dignité de la personne humaine, c’est-à-dire la défense et la promotion de la liberté d’expression, de la liberté de religion ou de conviction, la protection des minorités religieuses ;
    • Lutter contre le réchauffement climatique en veillant à faire respecter l’accord de Paris sur le climat.

Benoît Hamon : « Une France protectrice et indépendante qui doit aussi se montrer à la hauteur de sa responsabilité historique »

Le candidat du Parti socialiste définit le monde du XXIe siècle comme celui des « grands équilibres géopolitiques […] bouleversés, où les conflits s’enlisent à nos frontières, où des guerres continuent avec une violence qui dépasse l’entendement ». Dès lors, il souhaite une France digne de son histoire, c’est-à-dire qu’elle « doit regagner son influence sur la scène internationale pour faire entendre sa voix et pouvoir porter haut ses valeurs humanistes et universelles ».

Consacrant par la même occasion une France forte, audible et indépendante dans une Europe forte et unie, Benoît Hamon rappelle que le « devoir de la France, c’est aussi de protéger ses citoyens des nouvelles menaces, et tout particulièrement du terrorisme qui l’a frappée dans sa chair et sur son sol », tout comme celui « d’accueillir avec dignité les réfugiés, (les) femmes et (les) hommes qui fuient la guerre et la misère, et qui choisissent la France parce qu’elle incarne la paix et la tolérance ».

Dès lors, la politique étrangère de la France prônée par le candidat répond à des principes d’humanité et de coopération internationale qui irriguent ses propositions :

  • La reconnaissance de l’État palestinien, ce qui implique la coexistence de deux États comme seule solution pour assurer la sécurité et l’intégration de l’État d’Israël dans la région et rouvrir le processus de paix ;
  • Un budget à 3% du PIB pour la sécurité intérieure et la défense ;
  • La création d’un pavillon pour promouvoir la langue française afin de promouvoir le multilinguisme, renforcer l’apprentissage de la langue française, et projeter la culture de la France dans le monde entier ;
  • Proposer un visa humanitaire pour une protection temporaire des personnes en situation de détresse humanitaire ;
  • Une aide au développement à la hauteur des moyens et des responsabilités de la France, grâce à l’application d’une loi plafonnant un budget ne pouvant excéder les 0,7% du Revenu National Brut ;
  • Le renforcement des accords avec les puissances étrangères, avec, en priorité l’établissement de partenariats équitables avec les pays d’Afrique.

Marine Le Pen : « Refaire de la France un pays majeur dans le monde »

La candidate du Front national fonde son programme sur une triple indépendance de la France face aux puissances étrangères, aux institutions financières internationales et aux directives de l’Union européenne. En ce sens, Marine Le Pen propose quatre mesures pour définir la politique étrangère qu’elle souhaite insuffler à la France :

  • Engager la France au service d’un monde multipolaire fondé sur l’égalité en droit des nations, leur concertation permanente et le respect de leur indépendance ;
  • Fonder la politique internationale sur le principe de réalisme et rendre à la France son rôle de puissance de stabilité et d’équilibre ;
  • Renforcer les liens entre les peuples qui ont le français en partage ;
  • Mettre en œuvre une véritable politique de co-développement avec les pays d’Afrique fondée prioritairement sur l’aide au développement de l’école primaire, l’aide à l’amélioration des systèmes agricoles et l’aide au renforcement des outils de Défense et de sécurité.

Emmanuel Macron : « Un monde de menaces et d’opportunités »

Le chapitre du candidat d’En Marche ! consacre à la politique étrangère de la France débute par une énumération des défis du XXIe siècle : « le terrorisme, les guerres civiles, l’afflux de réfugiés et les frontières qui se ferment affectent directement la France(…) notre environnement se dégrade, le dérèglement climatique nous affecte tous, en particulier les plus vulnérables ».

Dans cet environnement peu favorable, Emmanuel Macron y voit pourtant des opportunités que la France doit saisir pour renforcer sa place dans la mondialisation. Pour cela elle doit s’appuyer sur « (son) histoire, (son) patrimoine, (sa) culture et (sa) langue, (ses) entreprises, (son) administration, (son) éducation, (ses) écosystèmes d’innovation, (son) agriculture », mais aussi « (ses) territoires d’outre-mer », donc ses espaces maritimes et sa position dans les institutions internationales comme l’ONU pour porter sa voie : « Nous sommes une puissance militaire, spatiale et nucléaire ».

S’il constate que « depuis 15 ans, (l’) influence (de la France) dans le monde a diminué », en raison de « l’émergence de nouveaux acteurs internationaux, particulièrement en Asie », de l’ « incapacité à mener des réformes structurelles en France et à retrouver une croissance soutenue, à lutter contre le chômage et à dégager des marges de manœuvre budgétaires », et de pratiquer « une diplomatie souvent erratique qui a vu se réduire (aux) espaces d’indépendance et diminuer (le) rôle propre à la France dans le monde ».

Sur ces constats, Emmanuel Macron pose deux principes :

  • défendre nos intérêts, ceux des Françaises et des Français, contre toutes les menaces, c’est à dire sécuritaires, climatiques, et économiques [voir article sur la défense] ;
  • se battre pour les valeurs qui les accompagnent : « les droits de l’Homme, la place des femmes et celle des minorités dans le monde […], la liberté d’opinion et d’expression, l’indépendance des médias […], la solidarité et le développement, le respect du droit international et de la diversité culturelle ».

L’orientation de la politique étrangère française ici définie implique de la voir se muer en caisse de résonance de la pensée humaniste dont elle se réfère.

Les propositions qui en découlent suivent donc cette logique :

  • Pour les migrations contraintes :
    • tenir les engagements européens pour accueillir les enfants, les femmes et les hommes qui fuient la guerre en Syrie ;
    • contrôle maîtrisé et plus strict des frontières ;
    • lutte contre les filières et les réseaux criminels ;
    • répartition équilibrée de l’accueil entre les pays européens ;
    • refonte du droit d’asile ;
    • accélération des procédures et meilleure orientation des familles.
  • Pour les migrations économiques :
    • mieux définir les besoins en fonction du marché du travail français et européen ;
    • mettre en œuvre une politique qui conjugue des projets de développement local dans les régions d’émigration, des partenariats avec les pays de départ et de transit et des instruments efficaces de lutte contre les filières migratoires.
  • Pour les migrations climatiques :
    • mettre en place une coalition d’acteurs étatiques et non étatiques qui incite les États-Unis à demeurer dans l’accord de Paris ;
    • intensifier l’action climatique avec les pays européens, avec la Chine, l’Inde, l’Afrique et tous les pays émergents, avec la société civile, les entreprises, les villes et les territoires mobilisés partout dans le monde.
    • s’appuyer sur les universités et les entreprises positionnées dans les domaines de l’eau, des infrastructures, des énergies renouvelables, de l’innovation numérique et technologique pour faire une transition environnementale ;
    • création d’une organisation mondiale de l’environnement adapté au XXIe siècle ;
    • négociation d’un Pacte universel sur l’environnement disposant de principes utilisables et invocables en droit, associant les États et les ONG.
  • Pour les pays d’origine :
    • renforcer l’aide publique au développement (APD) à hauteur de 0,7% de la production nationale, avec une trajectoire d’augmentation progressive entre 2017 et 2030, conditionnée aux résultats économiques de la France ;
    • diversifier son application, en se concentrer sur l’Afrique subsaharienne, le Sahel, le Maghreb, les pays en crise et l’espace francophone ;
    • vise en priorité le développement de l’éducation, de la santé, de la promotion des femmes, du développement durable.
  • Pour la France elle-même en promouvant la francophonie :
    • renforcer la coopération linguistique, le soutien aux lycées français à l’étranger, le rôle des institutions francophones, la place des instituts de recherche dans le monde, le développement du français sur Internet, dans les médias, les livres et le cinéma ;
    • faire évoluer l’Institut français vers une grande agence culturelle internationale.
  • Pour la France elle-même en la rendant plus attrayante pour attirer les capitaux internationaux :
    • développer une diplomatie numérique avec la création et la promotion des entreprises françaises innovantes, et la protection des données, la régulation des GAFA ;
    • miser sur l’organisation d’événements internationaux (salons, manifestations sportives, ex : Jeux olympiques de 2024) pour attirer des entreprises, des scientifiques, des étudiants, des entrepreneurs, des artistes, des sportifs, etc. ;
    • lancer des partenariats stratégiques dans les domaines sécuritaires, commerciaux et écologiques grâce à des accords transversaux (ex : Chine, Inde, Australie et les pays du Pacifique, Canada et Amérique latine), etc.

Jean-Luc Mélenchon : « Une politique étrangère non alignée au service de la paix »

Pour le candidat de la France Insoumise, les instabilités en cours doivent être analysées au regard des hommes et des pays qui impulsent ses politiques de déstabilisation. Si Trump est cité comme exemple récent le plus marquant, c’est tout le réseau d’institutions supra nationales qu’il souhaite voir opérer une mue, puisque, considérées comme responsables du désordre mondial.

De fait, Jean-Luc Mélenchon réaffirme l’importance d’une France indépendante, tête de ponte d’une « nouvelle alliance universelle pour la paix ».

Son programme qui se définit comme porteur d’ « une politique souveraine et altermondialiste » ambitionner de « redéployer l’action internationale de la France dans trois directions principales, l’espace méditerranéen, les pays de la francophonie et les puissances (ré)émergentes, notamment les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) » grâce à :

  • Une diplomatie internationaliste :
    • Redéployer les ressources du réseau diplomatique français autour de l’espace méditerranéen ;
    • Mettre en place d’une structure commune de lutte contre les pollutions et de gestion de l’écosystème de la mer Méditerranée ;
    • Créer une chaîne de télévision méditerranéenne émettant en plusieurs langues ;
    • Créer un organisme méditerranéen de sécurité civile ;
    • Organiser un réseau d’universités méditerranéennes.
  • Une vision  politique  de  la  francophonie :
    • Face à l’hégémonie de l’anglais, promouvoir le plurilinguisme :
      • Développer l’enseignement des langues autres que l’anglais (notamment les langues asiatiques et celles de nos voisins européens) dans le système éducatif ;
      • Développer et expérimenter dans la formation initiale et la formation continue les méthodes d’intercompréhension des langues latines ;
      • Exiger l’utilisation du français dans les institutions internationales où il est l’une des langues officielles, en premier lieu dans l’Union européenne ;
      • Renforcer les dispositions de la loi Toubon[1], notamment en matière de contrats de travail, de publicité et d’enseignes commerciales, d’enseignement en français, et sanctionner les grandes firmes qui imposent illégalement à leur personnel francophone, notamment d’encadrement, de travailler exclusivement en anglais ;
      • Créer au moins une nouvelle revue scientifique de référence en français et encourager financièrement la publication de synthèses en français de travaux scientifiques originellement produits en anglais, notamment par des chercheurs francophones ;
      • Renforcer l’usage du français dans la production des films des pays francophones tout en adoptant une politique soutenue de sous-titrage en langue nationale.
  • L’éducation et la culture francophones :
    • Renforcer la présence des auteurs francophones ultramarins et étrangers dans les programmes scolaires ;
    • Élaborer des contenus et des diplômes communs entre pays francophones ;
    • Renforcer le réseau des instituts et alliances  français dans les pays non francophones et planifier des échanges d’étudiant·e·s et de lycéen·ne·s ;
    • Abonner gratuitement les 900 000 professeurs de français en exercice dans le monde à une publication électronique sur les pays francophones.
  • Partager les savoirs :
    • Mettre en place progressivement un visa privilégié permettant la libre circulation des artistes, des universitaires, des chercheur·se·s, des ingénieur·e·s, des acteur·trice·s économiques et des étudiant·e·s au sein de l’espace francophone ;
    • Créer un programme de mobilité étudiante francophone du type Erasmus avec un fonds commun des pays francophones en faveur du financement de ce programme ;
    • Développer les Centres internationaux d’études françaises (CIEF) afin d’étendre l’usage du français dans l’enseignement supérieur pour les étudiant·e·s des pays membres de l’OIF.
  • Assurer le rayonnement du français :
    • Avancer à l’ONU vers une concertation régulière entre les États membres francophones, afin de peser dans les décisions concernant le maintien de la paix, le développement durable, la politique environnementale et la protection de la diversité linguistique mondiale, etc. ;
    • Élargir l’offre de programmes et d’informations de RFI, de France 24 et de TV5 Monde à de nouveaux partenaires francophones ;
    • Organiser des rencontres régulières entre ambassadeur·drice·s  des  États francophones dans le maximum de pays, en premier lieu ceux membres de l’OIF ;
    • Renforcer le réseau des Instituts français, des Alliances françaises, des établissements d’enseignement français à l’étranger, et du Centre international d’études pédagogiques (CIEP) de Sèvres ;
    • Développer et diversifier les moyens de diffusion et de connaissance de la langue française sur tous les supports de communication disponibles : sites Internet dédiés, réseaux sociaux, plateformes collaboratives universitaires.
  • Une nouvelle relation avec l’Afrique :
    • Mettre fin à la « Françafrique » grâce à :
      • la promotion d’un nouveau modèle de développement visant entre autres à l’autosuffisance alimentaire ;
      • la favorisation des conditions  politiques  et  économiques  permettant  de  réduire  les  flux  migratoires  qui  privent  l’Afrique  de  sa  jeunesse  et  de  main-d’œuvre qualifiée ;
      • la fin du soutien à des dictatures prédatrices ;
      • la révision des accords militaires avec les pays africains ;
      • le fait de rendre aux pays de la zone CFA leur souveraineté monétaire.
  • Avoir la solidarité internationale et le développement durable comme priorités :
    • consacrer 0,7 % du revenu national brut (RNB) à l’Aide publique au développement (APD) ;
    • allouer 50 % de l’APD aux pays les moins avancés (PMA), contre 25 % aujourd’hui ;
    • destiner l’APD en priorité à la réduction de la pauvreté, des inégalités, à l’accès à la santé et l’éducation et à l’égalité entre les femmes et les hommes sous forme de dons et d’aides techniques plutôt que de prêts ;
    • renforcer le partenariat entre l’État et les ONG afin que ces dernières participent plus activement à la prise de décision des allocations des APD ;
    • rendre publiques  les allocations de l’APD selon  les  normes de l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA) ;
    • sortir du FMI (Fonds monétaire international), de la Banque mondiale et de l’OMC (Organisation mondiale du commerce), en les remplaçant par un Fond d’urgence sociale et une Banque solidaire d’investissement et en renforçant la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) ;
    • dénoncer les Accords de partenariat économique (APE) avec les pays Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP)  destructeurs  de  leurs  économies  et  de  leur  agriculture ;
    • restructurer la dette des pays pauvres et très endettés, au sein du Club de Paris dans le cadre des principes de la résolution 68/304 de l’Assemblée générale des Nations unies, et, soutenir le mécanisme de restructuration des dettes souveraines dans le cadre de l’ONU ;
    • adopter une politique protectionniste solidaire permettant une coopération économique internationale basée sur le co-développement ;
    • lutter contre les paradis fiscaux et l’instauration d’une taxe sur les transactions financières.
  • Une alliance altermondialiste, ouverte à tous et fondée sur l’indépendance de chacun :
    • adhérer à la Banque internationale de développement des BRICS, pour s’abstraire de la législation états-unienne extraterritoriale touchant toute transaction en dollar ;
    • renforcer la proposition chinoise de créer une monnaie commune mondiale comme alternative à la domination du dollar ;
    • redéployer l’action internationale de la France pour renforcer la paix et la solidarité internationale.

Point de complément : Les candidats dépeignent une France atrophiée, qui doit se réformer pour retrouver une stature passée, qui doit être un phare dans un monde globalisé. Si la cohérence entre politique étrangère et politique nationale est primordiale, en ce sens qu’elles doivent à elles deux irriguer l’action d’un pays, tant au niveau des valeurs dont il répond que des politiques publiques qu’il met en oeuvrent pour les justifier, la mue que les présidentiables souhaitent engager ne pourra se faire sans doter la France d’une ambitieuse politique de relations avec les institutions internationales. Tantôt, très chevaleresques, ces programmes oublient souvent que la France ne peut affronter à elle seule les crises et défis de ce XXIe siècle. Plus que jamais, elle doit s’appuyer sur les institutions onusienne et européenne, pour faire entendre sa voix.

Thomas Alves-Chaintreau

NDRL : la liste des candidats suit un ordre alphabétique

— Note de bas de page —

[1] Loi n° 94-665 du 4 août 1994 relative à l’emploi de la langue française – http://bit.ly/2ogH6ZM

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