Archives : Vol MH-17, un cas isolé ? – La Tragédie d’Ustica (1)

Alors que les recherches sur les lieux du crash du vol MH-17 sont de plus en plus compromises, le site étant rendu difficile d’accès par les combats entre opposants pro-russes et Ukrainiens, qui, dans la nuit du 31 juillet 2014 au 1er août, comptabilisaient encore 14 tués dans ces affrontements, nous vous proposons une fouille dans les archives de l’Histoire internationale : Vol MH-17, un cas isolé ?

Au travers de ces trois petites histoires, nous vous invitons à découvrir avec nous que de telles catastrophes ont pu survenir auparavant, et ce, toujours dans des contextes diplomatiques extrêmement tendus.

1. La Tragédie d’Ustica

2. Le Vol KAL 007 de la Korean Airlines

3. Le Vol 665 d’Iran Air

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1980 : Vol 870 Itavia

Mieux connu sous le nom de tragédie d’Ustica, cet accident fait référence au vol 870 de la compagnie Itavia, abîmé un soir de juin 1980 en mer Tyrrhénienne. L’avion, un Douglas DC-9, transportait à son bord 81 personnes, faisait la correspondance entre Bologne et Palerme en Italie.

Abattu en plein vol, les causes de l’accident ont toujours été l’oeuvre de spéculations. La thèse la plus convaincante date de 1999 et reprend les conclusions de la Commissione Stragi observées en 1988. L’enquête ayant été rouverte pour l’occasion, le magistrat italien Rosario Priore émet cette hypothèse que l’avion civil ait été frappé par un missile français ou américain sous bannière otanienne.

Pis encore, il s’agirait d’une erreur militaire.

En effet, les tours de contrôle italiennes constatent ce soir du 27 juin, qu’un Jet MiG-23 fait route vers la Libye. À son bord, Mouammar Khadafi. Déjà visé par plusieurs tentatives d’assassinat, le Colonel Khadafi aurait été prévenu d’un tir de missile imminent dans sa direction. Croisant la route inopportune du vol 970 Itavia, le pilote du jet privé décide de s’insérer dans la trace de l’avion civil italien afin de confondre leurs deux émissions radars et de perturber leurs visibilités distinctes auprès des observateurs militaires de  l’OTAN.

Le missile tiré, c’est l’avion civil italien qui sera touché avant de s’écraser près de l’île de l’Ustica.

L’Italie reste encore aujourd’hui sous le choc de cet évènement tragique. Giovanni Pellegrino, en charge de la commission d’enquête en 1988, s’exprimera à l’époque, sur ce que les Italiens qualifient d’attentat : « L’incident du DC-9 eut lieu suite à une action d’interception militaire, le DC-9 fut abattu, la vie de 81 citoyens innocents détruite par une action qui a été de fait une action de guerre, une guerre réelle non déclarée, une opération de police internationale secrète contre notre pays, dans laquelle ses frontières et ses droits ont été violés. »

Depuis le 1er juillet 2014, Matteo Renzi, premier ministre italien, a pris la présidence de l’Union européenne. Bien décidé à faire la lumière sur cette histoire, il demande la réouverture de l’enquête après avoir fait déclassifier un certain nombre d’archives.

France ? États-Unis ? Qui est vraiment impliqué dans le tir de ce missile ? Pour quelles raisons ont-ils voulu abattre le Colonel libyen ce soir d’été 1980 ?

L’enquête nous le dira. Une chose est sûre pour l’heure, si la France avait voulu faire disparaître Khadafi, la décision d’attaquer la Libye en faisant tomber le régime du dictateur panarabique aura été l’émanation parfaite de cette volonté de faire se refermer les pages de l’Histoire parfois compromettante pour les pays occidentaux.

Pour approfondir sur le sujet : Le Monde Diplomatique – Juillet 2014

Thomas Alves-Chaintreau

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